Fuite des capitaux (financiers) en RD Congo : Diagnostic et propositions de solutions
Un grand pobleme affecte la RDC depuis le depart. La fuite des capitaux est bel et bien reelle. Commencons par la definition et les generalite avant de voir comment la fuite des capitaux (financiers) a evolué au Congo-Kinshasa.
1. DEFINITIONS ET
GENERALITES
Quelle est la
définition du capital selon Larousse ?
Somme d'argent constituant l'élément principal d'une dette et rapportant
des intérêts.
Patrimoine possédé par un individu, une famille ou une entreprise et
pouvant rapporter un revenu.
Somme d'argent assez conséquente et disponible : Être à la tête d'un
beau petit capital.
Ensemble de
ressources accumulées par quelqu'un, un pays : Amasser un capital de
connaissances.
Mais la deuxième
définition est vraiment intéressant pour les financiers. Le capital est lié à
un revenu. Un capital qui n’est pas en activité se déprécie.
Comment classifier
les capitaux ? La définition de Larousse nous donne une lumière.
1. Capitaux financiers : les 3 premières définitions sont dans ce groupe
2. Capitaux humains
: la théorie des capitaux humains est quand même récente et concernant
généralement les personnes.
Quand on parle de
la fuite des capitaux, on voit le fait pour des capitaux d'être placés ou
investis à l'étranger. La fuite des cerveaux est une illustration de la fuite
des capitaux humains.
On peut juste
rappeler que la fuite des capitaux peut être :
-LEGALE : Quand la
loi domestique d’un pays le permet. Ici il faudra d’ailleurs voir comment les
lois peuvent être taillées pour favoriser ce genre des fuite légale.
-ILLEGALE : Quand
elle s’opère en violation de la loi.
Quoique la RD Congo
présente les deux types de capitaux en fuite, notre exposé ne concernera plus
que les capitaux financiers.
Nous allons prendre
une approche chronologique pour diagnostiquer les fuites de capitaux en RD
Congo avant de proposer quelques pistes de solutions. Mon intervention a pour
but de rappeler ce fléau qui freine notre développement, d’informer ceux qui
n’en étaient pas conscients. J’essaierai d’être pluridisciplinaire pour ne pas
ressembler juste à
un financier que je ne suis pas, ou un économiste
que je ne suis pas non plus, encore moins un juriste que je ne suis pas. Cette
réflexion a été faite il y a 2 ans mais j’ai essayé d’y ajouter les éléments
selon les dernies développements. La réflexion a été faite dans le cadre de ma
mission d’un passionné du développement de la RD Congo.
Commençons par le
commencement.
2. HISTOIRE
COLONIALE
Pour l’histoire
coloniale, non seulement il nous faut encore attendre la classification des
archives coloniales pour en savoir plus, mais ici je vais faire référence à
deux bouquins :
-1. WALTER RODNEY, Europe came to underdevelop Africa, Dar Es
Salaam, 1981
-2. KWAME NKRUMAH, New colonialism: The last stage of Imperialism,
London, 1965
Quoique Leopold II
voulait aussi détenir la colonie comme preuve de la grandeur, il y avait
surtout des motifs économico-financiers et la narration souffre de quelques
limitations.
Rodney affirme que "Là encore, peu de spécialistes ont traité le capitalisme et l'impérialisme
comme un système intégral impliquant le transfert des surplus et autres
avantages des colonies vers les métropoles. Et, là où il y a une conscience de
l'unité du système, aucune analyse détaillée ne suit nécessairement. En effet,
on est confronté aux limites d'un point de vue métropolitain" Pour comprendre
la fuite sous la période coloniale, Bruxelles ne donnerait pas toujours la
meilleure narration. Juste avant la prise de la colonie par la Belgique en 1908,
Leopold II avait exigé que les archives soient brulées. Les archives furent
brulées. Leopold II fit beaucoup des profits et tous ses profits en terme
financiers partirent en Belgique.
Walter Rodney donne
les chiffres. "Le Congo a toujours été une source d’immense richesse pour
l’Europe, car depuis la colonisation jusqu’en 1906, le roi Léopold II de
Belgique gagnait au moins 20 millions de dollars en caoutchouc et en ivoire.",
juste en prenant deux commodités.
Et après 1908 ?
Rodney revient à la
charge : "La période d'exploitation minière a commencé assez tôt, puis s'est
accélérée après que le contrôle politique eut été transféré du roi Léopold à
l'État belge en 1908. Selon les estimations des Belges, les capitaux étrangers
entrés au Congo entre 1887 et 1953 seraient de 5 700 millions de livres. La
valeur de la sortie au cours de la même période aurait été de 4 300 millions de
livres, sans compter les bénéfices conservés au Congo. Comme partout ailleurs
sur le continent, l'expatriation des excédents congolais a augmenté à mesure
que la période coloniale se poursuivait. Au cours des cinq années précédant
l'indépendance, les sorties nettes de capitaux du Congo vers la Belgique ont
atteint des proportions considérables. La plus grande partie de l’expatriation
des excédents a été gérée par un grand monopole financier européen, la Société
Générale. La Société Générale avait pour principale filiale l'Union minière de
Haï-Katanga, qui monopolise la production de cuivre congolais depuis 1889 (elle
était connue sous le nom de Compagnie du Katanga): Union Minière a réalisé un
bénéfice de 27 millions de livres en une seule année.
Il n’est pas étonnant que plus du tiers des
richesses produites au Congo au cours d’une année donnée au cours de la période
coloniale soient sorties sous forme de bénéfices pour les grandes entreprises
et de salaires pour leur personnel expatrié."
27 millions de
livres pendant 71 ans ?
Le total pour la
Gecamines seulement donne : 1917 millions de livres ou 36.811 milliards des
livres ou 48 milliards de dollars de 2019.
Pendant la guerre
mondiale, le Congo a soutenu financièrement la Belgique.
Selon Walter
Rodney, "Le gouvernement britannique a été dépassé par son homologue belge en
imposant un tribut à ses colonies, en particulier pendant et après la dernière
guerre. Après que la Belgique fut envahie par les Allemands, un gouvernement en
exil fut mis en place à Londres. Le secrétaire colonial de ce régime en exil,
M. Godding, a admis : Pendant la guerre, le Congo a pu financer toutes les
dépenses du gouvernement belge à Londres, y compris les services diplomatiques,
ainsi que le coût de nos forces armées en Europe et en Afrique, pour un total
de quelque 40 millions de livres. En effet, grâce aux ressources du Congo, le
gouvernement belge à Londres n'a pas dû emprunter un shilling ou un dollar et
la réserve d'or belge pourrait rester intacte. Depuis la guerre, la Banque
nationale de Belgique a bénéficié des excédents de recettes du Congo dans des
monnaies autres que le franc belge. Par conséquent, indépendamment de tout ce
que les capitalistes privés ont volé au Congo, le gouvernement belge a
également bénéficié directement de millions de francs par an. "
Juste avant
l’indépendance des fuites sérieuses des capitaux furent observées. Kwame
Nkrumah en parle dans son livre dont je vous ai parlé avant :
" Au cours des cinq
années qui ont précédé les indépendances, le flux de sortie net de capitaux de
l’UNION MINIERE DU HAUT KATANGA pour seulement la Belgique a atteint un total
de quatre cent soixante-quatre millions de livres. Lorsque Lumumba est arrivé
au pouvoir, le capital retiré du Congo était si important qu'il y avait un
déficit national de quarante millions de livres. On dit maintenant à Tshombe
que le Congo a une dette extérieure de neuf cent millions de dollars. C'est un
chiffre complètement arbitraire - cela équivaut à une exploitation ouverte
basée sur un colonialisme nu. Neuf cent millions de dollars sont censés être
dus à des monopoles américains et belges après qu'ils aient violé le Congo de
sommes de 2 500 millions, 464 millions et 40 millions. Imaginez ce que cela
aurait signifié pour la prospérité et le bien-être du Congo. Mais la
tragédie-comédie continue. . . Pour soutenir Tshombe, les monopoles ont décidé
que sur cette dette inventée de 900 millions de dollars, il ne resterait que
250 millions de dollars à payer. Comme c'est généreux ! " Quand on parle de
flux de sortie net, ça veut dire qu’on parle de la différence entre les sorties
et les entrées. Une livre en 1960 vaut £22.44 aujourd’hui. Le montant transféré
entre 1955 pour la Belgique seulement équivaut à 10 milliards 597 millions de
livres, ce qui vaut 13.822 milliards de dollars en 2019. Lumumba devient
premier ministre le 30 Juin alors qu’on avait un déficit de 40 millions de
livres ou 913 millions de livres ou 1.19092 milliards de dollars en 2019.
Pendant ce temps on
nous colla une dette de 900 millions de dollars en 1964, soient 7.337 milliards
de dollars en 2019.
Ces montants Ces dossiers et d’autres font même
partie du fameux contentieux belgo-congolais.
3. DEUXIEME
REPUBLIQUE
Pendant la deuxième
république, les capitaux financiers continuèrent a quitter le pays.
Pour comprendre ce
qui s’est passé il faut lire les publication de Léonce Ndikumana, un Américain
d’origine Burundaise. Ses publications sur la fuite des capitaux en Afrique
sont très citées.
Une étude de 1998
(Ndikumana et Boyce de l'Université de Massachusets) montre que de 1970 à 1994,
la dette du Zaïre a augmenté de 311 millions de dollars à 12.3 milliards de
dollars. Aussi remarquablement comme le pays s'endettait de cette façon, la
fuite des capitaux par les privés (les politiciens Zaïrois, les entrepreneurs
voleurs) fut d'au moins 14.5 milliards de dollars. Ce chiffre peut atteindre
17976.4 si on ajoute les retards de paiement, les intérêts, etc. Ceci veut tout
simplement dire que sous la dite période, le Zaire et le peuple Zaïrois a été
volé. Mais il ne faut pas oublier que quelques années plus tard le pays fut
qualifié de "Pays Pauvre Très Endetté". En réalité la RDC est un
"Pays Richement Exploité par les Corporatocrates et les
Cleptocrates". (PRECC). Les corporatocrates ont donné les prêts. Les
Cleptocrates se sont enrichis au-delà de ces prêts. Le surplus de
l'enrichissement est venu de l'exploitation des ressources existantes au pays.
Et après toute cette saga, le pays devait l'argent aux corporatocrates.
Ndikumana et Boyce étaient d'avis que la dette Congolaise était une dette
odieuse. Et que fait-on d'une dette odieuse ? Il faut refuser de la repayer.
Ici on peut déjà
avoir une idée entre la relation entre dette et fuite des capitaux. Cette dette
nous a collé au coup comme nation. Les mesures d’austérité introduites par les gouvernements
de Kengo au milieu des années 1980 interviennent dans la suite des fuites. On
n’avait pas d’argent. Entre temps, le FMI et la BM continuait à donner l’argent
parce que le Zaire était un partenaire stratégique des USA. L’argent de Mobutu
et des autres détourneurs était parti où ? Selon l’étude de Burns de 1997,
Mobutu et ses associés ont amassé des fortunes personnelles remarquables ; Les
propres actifs de Mobutu auraient culminé au milieu de 1980 à 4 milliards de
dollars. Et en 1998, selon Bonner (1997), un responsable de l'administration
américaine avait déclaré : "Nos gens ne savent pas où il se trouve".
Juste pour rappel récent, l’argent de Kadhaffi (16 milliards de dollars) avait
disparu dans des banques occidentales. Sans oublier l’argent du fond souverain
Libyen!(Au delà de 150 milliards de dollars). 5 milliards d’euros de Kadhaffi
ont disparu en Belgique !
4. TRANSITION ET LA
TROISIEME REPUBLIQUE
Est-ce que le
changement allait continuer en 1997 ? Non aux regards des statistiques
disponibles.
Dans une autre
etude de 2006 par Kar, Mammadov, Goodermote et Upadhyay du Center of
International Policy la fuite de capitaux cumulée entre 1980 et 2006 (sur 26
ans) en RD Congo était de 15.5 milliards pendant que la dette publique
extérieure était de 11.2 milliards de dollars. Juste pour l'année 2006, la
fuite des capitaux était de 1.21 milliards. Entre 2003, la fuite ou le vol des
capitaux était de 1.7 millards de dollars US. C'était meme l'année où il y a le
plus grand vol de capitaux depuis 1980.
Même quand on
compare cette fuite des capitaux avec les Investissements Direct Etrangers
(IDE), il n'y a pas photo.
La question :
Pourquoi aller toujours chercher les investisseurs ? On a vu le president aller
chercher les investisseurs a Kigali pendant qu’on a des fuites serieuses.
De toutes les façons, cette fuite des capitaux est
un problème Africain, pas justement Congolais. Curieusement la tendance de ces
fuites ne fait qu'augmenter selon une etude de Ndikumana de 2015. Entre 2000 et
2010, sur un échantillon de 39 pays Africains, Il s'est averé que 511 milliards
de dollars ont fui le continent "illégalement". Ceci est plus du
double de ce qui s'est passé dans la période 1990-2000(230 milliards de
dollars). Pendant ce temps, les investissements direct étrangers entre 2000 et
2010 est de 316 milliards de dollars. Mais qu'est ce qui explique que les
capitaux fuyent le continent et souvent d'une façon illégale? Selon Ndikumana
(2017), Les "chercheurs traditionnels" n'expliquent pas correctement
pourquoi les capitaux quittent l'Afrique. Si generalement selon ces chercheurs,
les "investisseurs" ont peur que leurs capitaux se détériorent en
Afrique, l'Afrique devrait au contraire attirer les capitaux d'ailleurs car le
retour sur investissement en Afrique est plus élevé. Les chercheurs
traditionnels n'expliquent pas le montant des capitaux "fuyant" dont
les fonds ont été acquis d'une façon illicite et illégale. La fuite des
capitaux n'est donc pas motivée par la maximisation de retour sur
investissement mais par la volonté d'éviter les enquêtes de ces capitaux. Mais
une correlation peut nous expliquer mieux ce phénomène. Selon une étude de
2015, Les pays qui sont les plus victimes de la fuite des capitaux en Afrique
sont les plus grands producteurs du pétrole( Le Nigeria, l'Angola Gabon) et
puis les pays producteurs des minerais (République Démocratique du Congo,
Cameroun). Et malheureusement ces capitaux ne partent pas seulement dans les
paradis fiscaux comme Les îles Cayman, Bahamas, Panama mais aussi dans les
"démocraties" transparentes avec les politiques bancaires très opaques
comme le Royaume Uni(surtout la ville de Londres), la Suisse, les
Etats-Unis(New York, ...), l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, Luxembourg,
Entre Etats, il y a aussi surtout ce problème de facturation (sous facturation
et de surfacturation). Entre la Zambie et la Chine, le commerce de Cuivre
montre un écart de 5.6 milliards de dollars entre 1995 et 2014. Entre la Zambie
et les autres partenaires,( excluant la Suisse), l'écart est de 14.4 milliards
juste pour l'exportation du cuivre. Pour le pétrole, le commerce
Nigeria-Allemagne démontre un écart de facturation de 24 milliards entre 1996
et 2014. Pendant que l'Allemagne montre que les importations du pétrole
Nigérian est de 36 milliards de dollars, au Nigeria les exportation du pétrole
vers l'Allemagne indiquent 11 milliards de dollars. La fuite des capitaux
visait même les secteurs comme le bois en RD Congo. Tax Justice Network
démontrait en 2008 comment une société Suisse (Danzer Group) faisait exporter
les produits du bois en dessous du prix du marché pour transférer les profits
du Congo vers sa subsidiaire offshore Interholco.
Selon Hippolyte
Fofack and Leonce Ndikumana en 2010, si les capitaux disparus peuvent être
rapatriés, l’économie de la Congo DR croitrait instantanément de 36.73.6
milliards de dollars.
Une etude de 2017
par Jack Cathey, Keejae P. Honga, and Simon J. Pak estime la fuite des capitaux
par la sous facturation.
L’etude montre que
« la quantité totale d’importations européennes sous-évaluées en provenance de
la RDC pour la période 2000-2010 est estimée à 9 949 millions d’euros sur la
base des le prix du quartile inférieur UE-Monde, supérieur à la valeur des
importations totales, 8 055 millions d'euros au cours de la même période. Nous
documentons également que presque tous
la quantité
sous-évaluée (98%) des importations de la RDC en provenance de l’UE provient
l'exportation de
diamants non industriels sous-cotés en Belgique et de cobalt
Mattes et produits
intermédiaires en Finlande. »
Parlons un peu du
code minier. Depuis Mars 2018 la RDC a un nouveau code minier. Le précédent,
adopté en 2002 avait consacré la libéralisation du secteur mais il avait
favorisé les fuites des capitaux. La fameuse clause de stabilité fut utilisée
par les entreprises minières pour rapatrier tout leur bénéfice, en violation de
la loi.
En 2016, le
gouvernement de la RD Congo est revenu à la charge.
Le ministre de l’Économie Joseph Kapika, à la
clôture de la semaine minière de la RDC fit cette annonce en 2016 "Je
viens d'être instruit par le chef de l’État de demander aux opérateurs miniers
implantés au pays l'obligation de rapatrier conformément à la loi 40% de
bénéfice sur toute exportation de minerais", a déclaré »
Le Code minier
congolais promulgué en 2002 obligeait les opérateurs miniers oeuvrant en RDC de
faire rapatrier par le circuit bancaire 40% des revenus bruts en devises
étrangères de leurs exportations mais la disposition légale n'est pas
systématiquement respectée. Il avait fallu que le président s’embrouille avec
le miniers pour qu’il leur rappelle la loi. Etrange ! En 15 ans, quelle a été
la perte ???Personne ne fut sanctionnée.
Avec l’adoption du
nouveau code minier, quelques sociétés s’étaient farouchement opposées : Kamoa
Copper SA, Kamoto Copper company, Kibali Goldmines SA, Kipushi Corporation SA,
MMG Kinsevere, Mutanda Mining SARL et Randgold resources Congo SARL.
Un classement de
2014 démontre clairement que la RDC est le 10e pays Africain avec des fuites
annuelles moyennes estimées à 1,5 milliard de dollars américains, à en croire
le rapport de l’ONG américaine Global Financial Integrity publié en décembre
2013.
En tout premier, le
Nigéria (10e à l’échelle mondiale) a connu des fuites annuelles de l’ordre de
14,2 milliards de dollars américains. Toujours en comparaison de l'importance
des pertes, l’Afrique du Sud (13e à l’échelle mondiale) vient en deuxième
position, avec 10,1 milliards de dollars américains. Puis, il y a l’Égypte
classée à la 26e position à l'échelle mondiale. Les fuites des capitaux dans ce
pays du Maghreb sont estimées à 3,6 milliards de dollars américains. Top dix
des pays africains les plus affectés 1. Nigéria : 10e / 14,2 milliards de
dollars 2.Afrique du sud : 13e / 10,1 milliards de dollars 3.Égypte : 26e / 3,6
milliards de dollars 4.Soudan : 30e / 2,6 milliards de dollars 5.Côte d’Ivoire
: 37e / 2,3 milliards de dollars 6.Éthiopie : 39e / 2 milliards de dollars
7.Zambie : 41e / 1,9 milliard de dollars 8.Togo : 42e / 1,8 milliard dollars
9.Algérie : 50e / 1,5 milliard de dollars 10.RDC : 52e / 1,5 milliard de
dollars. Révélations Selon le rapport, l’Afrique subsaharienne est la région la
plus touchée par les fuites des capitaux. 8 des dix premiers pays les plus
affectés sont subsahariens. Les deux premiers pays africains dont les pertes se
retrouvent au-dessus de la barre des 10 milliards de dollars sont également
subsahariens.
L’on ne peut pas
oublier comment la presse occidentale a indexé la famille de Kabila comme
détenant beaucoup des biens. Avec lui, tout comme Mobutu avant lui, la fuite
des capitaux s’inscrivait dans la continuité.
5. D’AUTRES
CONSTATS
Comme depuis la
période coloniale, les banques en RD Congo sont dans les mains des étrangers.
Les banques commerciales sont tenues par les étrangers. Aussi longtemps que ce
secteur sera contrôlé par les étrangers, la fuite des capitaux continuera.
Leurs profits une fois transformes en devises seront toujours rapatriés dans
leurs pays d’origine.
Aussi longtemps que
le secteur financier sera dans les mains des étrangers, la RD Congo souffrira
de la fuite des capitaux.
Il en est de même
du secteur minier.
Les paradis fiscaux
existent aussi. Le dossier de Panama Papers avait indexé certains de nos
politiciens.
La fuite des capitaux a des effets néfastes sur
les économies africaines à travers divers canaux et mécanismes interdépendants,
à la fois directement et indirectement. L'exportation illicite de capitaux
déprime l'épargne intérieure et, par voie de conséquence, réduit
l’investissement, ce qui retarde finalement la croissance. Ainsi, la fuite des
capitaux peut être un facteur qui explique l’ensemble faible croissance à long
terme sur le continent. En effet, des simulations indiquer que si les pays
africains avaient pu conserver le capital de vol et l’investir localement à un
taux de retour équivalent aux documents historiques, ils auraient enregistré un
taux de croissance nettement plus élevé (Ndikumana, 2014). On estime que sur la
période allant de 2000 à 2010, ils auraient pu enregistrer une croissance
supplémentaire taux allant jusqu'à 3 pour cent. Cela implique que, aussi
impressionnant que la performance de croissance après 2000 a été sur le
continent, le record aurait pu être encore plus fort si ces ressources n'ont
pas été perdues.
6. PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS
S'attaquer au
problème de la fuite des capitaux nécessite une approche multithématique,
compte tenu de sa complexité et des attentes la résistance des partis qui
bénéficient du statut quo - en particulier, le monde économique et politique
africain, les élites, les multinationales engagées dans l'évasion fiscale par
le biais des prix de transfert et des erreurs de facturation commerciales, et
centres financiers offshore qui bénéficient des loyers associé à
l’intermédiation de la capitale en contrebande d'Afrique. L’approche doit également
être progressive, car il est utile de cultiver le soutien du public à travers
gains rapides des actions à court terme, tout en construisant l'élan nécessaire
pour soutenir les actions qui ne sont susceptibles que de donner des résultats
avec le temps.
1.Tout commence par l’éducation.
Dans les classes
et avec tout le monde: le cours d’Economie Politique doit expliquer clairement
comment l’économie fonctionne. Les gens doivent apprendre l’économie et les
finances.
2. L’Etat et civisme: le civisme doit être imposé à tous. Les valeurs de la
société sont négligées. Celui vole et détourne est plébiscité. Comment peut-on
s’enrichir le même soir de sa nomination ? Les crimes financiers ne semblent
pas exister en RD Congo. Quand en Angola, le nouveau président a commencé à
travailler, il s’est directement attaqué à la fuite des capitaux. L’Angola a
fini par récupérer la gestion de son fond souverain.
3. Les débats publics doivent être promus
4. Les banques doivent être contrôlées par les nationaux civilisés
5. Le Congolais doit apprendre la gestion.
6. On doit d’abord s’organiser en interne. Il ne sert à rien d’aller
chercher les investisseurs pendant que toutes les recettes quittent le pays.
7. Nos politiciens
qui volent pour aller investir à l’étranger ne doivent pas être soutenus, qui
qu’ils soient.
8. Les Congolais doivent étudier cette question en profondeur. C’est
étonnant que les étrangers étudient la fuite des capitaux en RD Congo avec
beaucoup de passion.
9. On peut bien parler de la transparence mais comment laisser les
entreprises des autres être transparentes pour vendre nos minerais par exemple
?
10. Prendre cette
affaire de paradis fiscaux au sérieux.
INFORMATION POST
CONFERENCE
Le 3 Avril 2019,
soit deux jours après la conférence, je suis tombée sur une information allant
dans le sens de la fuite des capitaux. Ceci concernait les Panama Papers.
Certains pays ont recouvert presque 1.2 milliards de dollars des capitaux ayant
pris un chemin normal.
https://www.icij.org/investigations/panama-papers/panama-papers-helps-recover-more-than-1-2-billion-around-the-world/
Etrangement aucun
pays Africain n’est sur la liste des pays ayant recouvert les capitaux. Voici
la liste des pays et montants par pays
Australie –
$92,880,415 Autriche – $2,725,869 Belgique – $18,749,009 Colombie – $88,884,000
Republique Tchèque – $36,462,741 Danemark – $47,500,000 Equateur – $84,300,000
France – $135,696,000 Allemagne – $183,193,536 Islande – $25,525,959 Lituanie –
$358,830 Luxembourg – $2,393,837 Malte – $10,706,938 Mexique – $21,568,200
Netherlands (Pays Bas) – $8,283,390 Nouvelle Zélande – $410,400 Panama –
$14,132,128 Slovénie – $1,000,000 Spain – $164,104,468 Suède – $19,295,056 UK –
$252,762,000 Uruguay – $1,000,000
https://dunyanews.tv/en/World/384758-Prominent-personalities-who-resigned-after-Panama-
Les démissions
suite aux Panama Papers. La seule question qui reste :
Quand est-ce que
les autorités fiscales de la RDC commenceront les investigations ?
Ce document est issu de la presentation faite par Philippe Faradja devant les etudiants de la CCFC (Communaute des Congolais en Formation en Chine) au debut Avril 2019.
Ce document est issu de la presentation faite par Philippe Faradja devant les etudiants de la CCFC (Communaute des Congolais en Formation en Chine) au debut Avril 2019.
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