Les Think Tanks au Monde, en Afrique et en RDC: Où en sommes-nous avec la réflexion systématique ?

Les Think Tanks au Monde, en Afrique et en RDC. Où en sommes-nous avec la réflexion systématique ?


L'Afrique est en retard sur l'Occident d'abord au niveau de la pensée avant de l'être sur le plan économique.
Chaque fois que les Africains voient d'abord l'économie comme étant la cause du retard ou le problème de fond, comme Mitterand le disait dans son discours de la Baule, je trouve que quelque chose est anormal.
En Occident et ailleurs vous trouvez facilement les "Think tank" comme Brookings Institution, Chantam House, Carnegie, Center for strategic and International studies, The Hindu Centre for Politics and Public Policy, Council of foreign relations,... En Afrique pareilles institutions sont rares.
Il en est de même des conférences sur ce genres d'institutions.
Chaque annee se tient la conférence On Think Tank à Londres sur les Think Tanks pour partager des expériences, présenter les recherches, co-développer des solutions à des défis communs et établir de nouveaux partenariats ou les renforcer. En 2015 cette conférence réfléchissait sur "L'avenir des think tanks en Afrique: tendances à rechercher". Plus précisément l'auteur Enrique Mendizabal démontrait par exemple les types de TT qu'on a en Afrique.
• De nouvelles méthodes de recherche telles que l’économie comportementale - p. Ex. Centre de Busara
• De nouveaux espaces, comme en ligne, par ex. WATHI, mzalendo.net, africa2point0.org
• Nouveaux modèles d’entreprise tels que les organismes à but non lucratif à but lucratif ou les nouveaux médias - p. Ex. Adili Consult, South Consulting, Nairobi Law Monthly, Lex Policy Africa, Well Told Story.  Ceux-ci ne veulent peut-être pas tous être considérés comme des TT mais remplissent des fonctions similaires.
• Organisations régionales de recherche sur les politiques, capables de commenter les problèmes nationaux sans être perçues comme pouvant intervenir - par ex. Institut d'études de sécurité, AFIDEP, ACET et autres.
• Des groupes de réflexion ayant des liens étroits avec des expatriés ou des experts dans les pays développés - p. Ex. WATHI ou Busara et autres "
Enrique Mendizabal parlait aussi des difficultés des financements des TT. Pour lui, la recherche n'etait plus uniquement la recherche académique. On peut voir que les TT sont difficilement financés par l’Occident mais les ONG et les organisations humanitaires vivent le beau temps des financements. Quittons Londres pour les Etats-Unis.Le 26 Janvier 2017 se sont tenues à Washington des discussions organisées par le Center for Strategic Studies et l'Asia Society Policy Institute in New York au tour du thème :"Why Think Tanks Are More Important Today Than Ever Before". Une annee plus tard, le 30 Janvier 2018, le Wilson Center et l’Atlantic Council à Washington, DC et l’ Asia Society Policy Institute à New York ont organisé les discussionssur “Why Think Tanks Matter in Era of Digital and Political Disruptions” à l’occasiondu lancement du rapport Global Go To Think Tank Index de 2017 qui fait un desmeilleurs rapports annuels sur les  TT.Ces think tanks font la recherche de haut niveau dans différents domaines: politique, économique, militaire, ...et conseillent sur les affaires nationales et internationales.
Il y a deux façons de classifier ces instituts de recherche :1. Globalement : les think tanks se retrouvent dans l’une de ces catégories-Autonomes et Indépendants-Quasi-indépendants
-Affiliés aux gouvernements-Quasi-gouvernementaux-Affiliés aux universités-Affiliés aux partis politiques-Affiliés aux entreprises (pour profit)2. D’autres analystes comme tel Weaver (1989) parlent par contre de :-Universités sans étudiants-Instituts de recherche par contrat-Des instituts de plaidoyersIl y a plusieurs milliers de think tanks dans le monde. Leur prolifération intervient dans les années 1970-1980. Global Go To Think Tank Index Report analyse plus de 7000 TT en 2016 et 6500 TT en 2017.
Il faut signaler que 90.5% des TT ont été créés depuis 1951 et plus de 31% des TT ont été créés entre 1981 et 1990.
Sur les 1931 think tanks en Amérique du Nord, il y a 1835 think tanks aux Etats-Unis contre seulement 1770 en Europe.
Dans le classement des pays par rapport aux Think Tanks, les Etats Unis viennent en tête, suivis de la Chine puis la Grande Bretagne.
Aux Etats Unis, sur les 1835 TT, près de 400 TT soient le quart des TT Américains se trouvent dans le District de Columbia (DC) à Washington. Ce n’est pas en vain, comme nous montrions dans une de nos leçons, que Washington detient le plus grand nombre des lobbyistes avec un budget de plus de 10 milliards de dollars chaque année.Dans les 25 pays ayant le plus de TT, il y a deux pays Africains dans le rapport de 2016 et un seul pays dans le rapport 2017: l’Afrique du Sud (13e  au monde en 2016, 12e en 2017) qui en possedait 86 en 2016, 92 en 2017 et le Kenya qui en a 53 en 2016 et 57 en 2017. La République Démocratique du Congo n’en a que 7 dans le rapport 2016 et 8 en 2017. Le Nigeria 52 TT, Ghana :40 TT, Ouganda 32 TT, Zimbabwe 28 TT, Ethiopie 26 TT, Sénégal 22 TT, Cameroun 22 TT, Burkina Faso 21 TT, Niger 19 TT, Cote d’Ivoire 19 TT,.Les Think tanks servent de pont entre la savoir (Academia) et le pouvoir (politiciens et décideurs) et parfois entre l’Etat et la société civile. Il faut seulement rappeler que plus de la moitié des TT sont affiliés aux universités.
Ici chez nous, on a appris à apprécier le résultat tout en ignorant la méthodologie. On voit les Africains entrain de raconter comment Shanghai ou Beijing sont construits mais ils ignorent complètement comment les Chinois ont travaillé durement pour y parvenir. Ils peuvent passer des heures entrain de débattre sur les hommes politiques qui s’en foutent complètement de leur sort. Il n’y a que les « prochaines élections » qui intéressent ces hommes politiques. « Les prochaines générations » sont le cadet de leur souci.Ces jeunes Africains qui ne cessent de m’impressionner peuvent passer des heures entrain de suivre des films sur la vie en Occident, de prier dans les églises, de prendre les boissons alcoolisées, de vadrouiller, de participer dans les activités stériles des ambassades dans nos capitales, de participer dans les concerts de musiciens. Mais appelez-les dans une activité d’esprit et vous verrez qu’ils sont prédestinés à la perte. Les courageux continuent jusqu’à se justifier. Les Occidentaux ont aussi le temps de se défouler. Ce que je ne conteste pas. Mais je m’étonne par exemple qu’à l’étranger ou nous avons étudié, la bière était interdite au campus sauf sous un permis spécial de durée limitée. Mais quand vous visitez nos campus, ils constituent même les points de vente favoris pour les brasseries, même si on a essayé récemment de dissimuler . Vous trouvez mêmes les étudiants qui se ventent de consommer autant de litres de bières. De toutes les façons, il y a, selon les chiffres de la Banque Centrale du Congo de 2014, plus de 5.1 millions d'hectolitres de bière à consommer avec une croissance annuelle de 5.3%. Pour la BCC, "Ces accroissements (de la production de la bière) s’expliquent par l’ouverture de nouveaux points de vente dans le but de rencontrer la demande supplémentaire dans les milieux difficilement accessibles". On aime boire et non réfléchir.
Les rares think tanks en RD Congo sont ceux affiliés aux partis politiques ou aux universités. Mais les universités privées sont souvent pour le profit et les universités publiques reçoivent leurs fonds de fonctionnement de l’Etat. Et les rares partis politiques qui ont des think tanks se considèrent plus forts que l’Etat.Et quand bien même il y aurait ces think tanks, leur exposition médiatique aurait été très faible.Mettez-vous par exemple devant la télé le dimanche à Kinshasa et regardez comment toutes les chaines de télé s’évertuent à faire passer les artistes musiciens. Et cette forte surmédiatisation des musiciens fait que ces derniers sont perçus comme les leaders de la société Congolaise. Et quand un des leurs décède, on n’est pas surpris d’observer les funérailles d’Etat avec couverture médiatique de la chaine nationale.
Ainsi comment une société où les musiciens sont des leaders peut-elle engendrer des hommes d’Etat qui ont un regard constant sur le long terme ? Comment pareille société peut-elle s’évertuer dans les activités de l’esprit, promotion du savoir, l’élaboration d’une géostratégie appropriée ? De toutes les façons, le grand timonier avait dit: "Heureux le peuple qui chante et qui danse ! "...Ainsi sur les 91 meilleurs TT en Afrique Subsaharienne, les 7 think tanks que la RD Congo regorge ne figuraient pas dans les anciens rapports 2015 et 2016 que j’avais analysés. N’est-ce pas que la RDC est alors un « géant au pied d’argile »?  En 2017, dans le classement des TT de l’Afrique Subsaharienne, enfin un TT figure a la 60e place. Il s’agit du CEPAS DE Kinshasa.
Ce pays ne se développera et ne sera l’épicentre du développement de ce continent s’il ne change pas sa géostratégie présentement désastreuse.L’une des causes de cette absence/carence des TT congolais est le départ massif de plusieurs intellectuels.Les intellectuels Congolais, au nom des libertés intellectuelles mal comprises choisissent le chemin de la diaspora. Quel nom on ne pourrait citer ici pour illustrer ce principe ?La fuite de cerveaux, évasion parfaite des capitaux humains, devait choquer les âmes intellectuellement sensibles de ce pays. Imaginez seulement que s’il s’agissait de la fuite des capitaux financiers.Les intellectuels congolais attendent peut-être faire leur think tanks hors des milieux concernés. La société manque ainsi les intellectuels organiques au sens de Antonio de Gramsci.
En analysant de près, on peut facilement voir que la recherche, en tant qu'une de missions fondamentales de l'université, est soit abandonnée soit négligée. Les leaders intellectuels et académiques ne sont là souvent que pour "enseigner". Et pourtant la loi cadre de l'enseignement du 11 Février 2014, modifiant celle du 22 Septembre 1986, consacre la primauté de la recherche. Pour la loi cadre qui peine à être implémentée parle dans le titre IV article 2018 de la recherche comme "le moteur du développement". Et le conseil national de l'enseignement qui devait évaluer et planifier l'enseignement national n'est toujours pas établi.
Pendant qu’en Asie (qui regorge les dragons asiatiques) le nombre de Think tanks depuis 2000 ne fait que s’accroitre d’une façon spectaculaire, on ne sent pas l’Afrique suivre.Parmi les raisons qui expliquent le foisonnement des TT au 20 et 21 siècles figurent :-Information et révolution technologique-fin du monopole national de gouvernements sur l'information-la complexité croissante et la nature technique des problèmes de politique-la taille croissante de gouvernement-la crise de confiance dans les gouvernements et les élus-la mondialisation et la croissance des acteurs étatiques et non étatiques-le Besoin d'informations et d'analyse rapide et concise qui doit être « en bonne forme , dans les bonnes mains , au bon moment ».Parmi les causes de la baisse de TT depuis quelques années, il y a :
-l’environnement politique et règlementaire hostile réglementaire de plus en plus pour les groupes de réflexion et les ONG dans de nombreux des pays-la diminution du financement pour la recherche sur la politique des bailleurs de fonds publics et privés
-la tendance des donateurs publics et privés à viser le court terme dans leur financement (généralement les projets) au lieu d’investir dans des idées et des institutions
-la capacité institutionnelle sous-développée et l'incapacité d'adaptation au changement
-la concurrence accrue des organisations de défense des droits, des entreprises à but lucratif conseil, droit les entreprises et les médias électroniques 24/7
-les institutions ayant servi leur but et interrompu leurs opérationsPendant que les Africains veulent vivre comme les Américains et que les Africaines veulent avoir les cheveux des Américaines, nous accusons un retard de plus de 106 ans par rapport aux « think tanks » Américains.
Slava Gerovitch, dans sa publication de 2001 intitulée « Mathematical Machines’ of the Cold War: Soviet Computing, American Cybernetics and Ideological Disputes in the Early 1950s” raconte ce récit:” En Septembre 1950, Mikhail Lavrent'ev , directeur de l'Institut de Mécanique de Précision et de la Technologie Informatique à Moscou , a dit à ses subordonnés que l'informatique soviétique est en retard de 10-15 ans sur celle des Américains. Il leur a montré des photos d'un nouvel ordinateur américain à grande vitesse construit pour des visées militaires. " Notre tâche est claire» , a-t-il dit : Dans 5 ans, nous devons rattraper les pays étrange.. . Nous devons éliminer le décalage dans les ordinateurs numériques à grande vitesse … Je suis convaincu que notre Institut ne va pas trahir la confiance du gouvernement et du camarade Staline, et va rattraper et dépasser les pays étrangers ".Cette leçon est partiellement basée sur le rapport Global Go To Think Tank Index de 2015 paru de l’Université de Pennsylvanie, mis à jour en Février 2016 mais aussi sur le rapport de 2017 produit en Janvier 2018.L’Afrique a besoin de développer ses think tanks. C’est dans ces TT que la géostratégie se développera. C’est dans ces TT que la recherche utile se fera. Il ne s’agira pas de la recherche inutile ou stérile. C’est dans ces Think Tank que les faiblesses de l’Occident seront étudiées, analysées et utilisées. Oui nous sommes en retard. Un siècle ou deux siècles et même plus. Nous pouvons toujours rattraper et dépasser les pays étrangers. Et peu importe si cela se fera dans 50 ans ou dans 5 siècles !Voyons le cas d’un meilleurs TT en Afrique.


 Que pouvons-nous apprendre de CODESRIA ? 


Le Conseil pour le développement de la Recherche en sciences sociales en Afrique (sigle en Anglais CODESRIA) est souvent classé comme le meilleur Think Tank en Afrique Subsaharienne et parmi les 130 meilleurs au monde (124e au monde dans le classement 2017), si on se base sur le classement Goto Think Tank index 2016 de l'Université de Pennsylvanie. Dans la recherche transdisciplinaire, Codesria est classé 26è au monde sur 7000 Think Tanks classés en 2016, 27e au monde pour le rapport 2017. Dans le classement Goto Think Tank index 2017, Codesria est placé à la 4e place. Un pays étrange de l’Afrique Australe est monte en puissance en 2017 : le Bostwana. Botswana Institute for Development Policy Analysis (BIDPA) a été classe le meilleur TT de l’Afrique Subsaharienne.  3 autres TT du Botswana ont eu un classement très progressif.
Son voisin Zimbabwéen consulte aussi les TT. Sur le site du parlement Zimbabwéen par exemple,  il y a une liste des 20 Think Tanks comme ressources. Y sont contenus les TT  comme Brookings, Chantam House, etc Créé en 1973 et basé à Dakar, CODESRIA est une institution panafricaine de chercheurs Africains. Il contribue à influencer les politiques publiques, le développement international sur le continent et dans le monde.
Qui finance les activités de CODESRIA?D'abord et avant tout il y a Les bailleurs de base: l' African Capacity Building Foundation (ACBF) , le Ministère Danois des Affaires Etrangères, le Ministère Hollandais des Affaires Etrangères , la Fondation Ford, le Gouvernement de la République du Sénégal, le Norwegian International Development Agency (NORAD) et le Swedish International Development Agency (SIDA): qui finance aussi quelques Think Tanks Sud Africains tels que The African Centre for the Constructive Resolution of Disputes (ACCORD) ,the Centre for Conflict Resolution (CCR) ,The Institute for Justice and Reconciliation (IJR) ,The Institute for Security Studies (ISS), The South African Institute of International Affairs (SAIIA).En deuxième lieu, il y a les donateurs et partenaires avec qui CODESRIA a signé plusieurs contrats. Il s'agit de Carnegie Corporation of New York, The International Development Research Centre (IDRC) ,The Open Society Initiative for West Africa (OSIWA),The Partnership for Higher Education, The Prince Claus Foundation ,The Rockefeller Foundation ,Trust Africa.
Enfin il y a des donateurs liés aux projets.
Il s'agit de Comparative Research Programme on Poverty (CROP) , Coopération Française, Oxfam GB ,Plan International ,United Nations Children’s Fund (UNICEF) ,United Nations Development Fund for Women (UNIFEM), United Nation Development Programme (UNDP) ,United Nations Office for Project Services (UNOPS).A voir les bailleurs traditionnels exception faite au gouvernement du Sénégal, on se rend compte très vite l’origine des financements d’un des plus grands think tanks Africains en sciences sociales. Mais il semble qu'au départ (1973-1978), CODESRIA fonctionnait avec des fonds propres qui venaient des universités et instituts des chercheurs. C’est pendant cette période (1973-1975) que Samir Amin (1931-2018) était directeur executif.
Mais très vite, les chercheurs avaient convaincu les Scandinaves (Suédois et Norvégiens) d'intervenir dans le projet.
La suite est remarquable dans les 3 catégories de bailleurs. Ce sont les Occidentaux qui financent CODESRIA.
Ainsi il faut se demander si les Africains sont incapables de financer un think tank Africain pour chercheurs Africains en vue de promouvoir l'Afrique.
Si c'est pour financer les évènements sportifs et artistiques, les Africains sont champions. Mais lorsqu'il s'agit de ce qui sauvera ce continent, les gouvernements Africains n'y sont pas. Lorsque l'OSIWA de Open Society de Monsieur George Soros finance aussi CODESRIA, faut-il s'attendre à quelque chose de bien de CODESRIA pour l'émancipation de ce continent ? Je doute par exemple que CODESRIA soit capable de remettre en question la démocratie importée, le concept flou des droits de l'homme, la CPI,.... Il y a toutefois des efforts de la part de Codesria pour la reflexion critique en sciences sociales mais les difficultes de financement sont remarquables chez CODESRIA.
Comment alors financer la recherche Africaine par l'Afrique?  L'Afrique ne doit pas aller à New York ou à Rome pour apprendre à réfléchir. Elle doit comprendre que parmi les raisons de son retard il y a aussi le manque de considération de la recherche utile. Quoiqu'il y ait eu des "poids lourds" qui ont eu à faire partie du CODESRIA, une anormalité importante se dégage. Et s'il n'y a pas de changement radical de ce continent provoqué par nos chercheurs comme ceux du CODESRIA, ce manque de financement aura en partie tout justifié.
 L'Afrique aura 2.9 milliards d'habitants d'ici 2050. Quelle sera la proportion qui sera alors dédiée et dévouée à la recherche utile et la production des savoirs necessaires?
Dans une publication de 2011 intitulée “Shaping African futures: think tanks and the need for endogenous knowledge production in Sub-Saharan Africa”,  Thembani Mbadlanyana Nompumelelo Sibalukhulu et Jakkie Cilliers avaient suggéré que l’Afrique doit produire sa connaissance utile parce que Aujourd'hui, l'Afrique est encore aux prises avec de nombreux défis. Face aux défis d'aujourd'hui et de demain, le continent perdra plus que n'importe quelle région du monde ... Les défis complexes de l'Afrique exigent le meilleur des capacités intellectuelles. Les think tanks sont potentiellement l'une des organisations les mieux adaptées pour développer des solutions innovantes et avancées aux défis de l'Afrique. Le sentiment d’urgence d’investir dans des systèmes d’innovation solides, des infrastructures de production de connaissances et des systèmes de recherche et développement (R & D) est encore plus crucial maintenant que l’économie mondiale du XXIe siècle a été décrite comme l’économie du savoir. L'économie fondée sur la connaissance implique des investissements non seulement dans l'éducation, l'innovation, la recherche et le développement, mais également dans le secteur des groupes de réflexion. Des modèles de financement endogènes pour les think tanks sont nécessaires ". Dans l’économie du savoir, l’Afrique traine les pas. C’est pourquoi elle perd beaucoup. Mais c’est en 2015 qu’une corrélation entre universités et Think Tanks est établie dans le cadre Africain par Claudious Chikozho et Davison Saruchera dans l’étude intitulée « Universities and think-tanks as partners in the African knowledge economy: Insights from South Africa”.Ils disent avoir trouvé « deux conclusions clés définissant le contexte et son évolution. Tout d'abord, il y a convergence entre la plupart des théoriciens que la taille des défis auxquels fait face notre société exige une approche collaborative qui permet la génération de plus de connaissances, ainsi que le renforcement des capacités pour transformer les idées en de meilleures politiques et pratiques. Les universités et les TT devraient désormais être des acteurs clés dans ce paysage. Deuxièmement, la capacité de ces acteurs à produire des connaissances (grâce à la recherche appliquée) et à influencer les politiques dépend de la mesure dans laquelle ils collaborent délibérément et systématiquement avec d’autres. Cela implique qu’individuellement, ils sont moins efficaces. Par conséquent, l'avenir des TT et des départements universitaires qui mènent des recherches pertinentes sur le plan politique consiste à créer et à connecter des réseaux constitués d'organisations productrices de connaissances et de chercheurs individuels engagés dans des projets communs ". Il est également clair que les universités et les TT apportent des compétences et des ressources différentes mais complémentaires à la collaboration. ». La collaboration entre universités et TT est non seulement nécessaire. Cette collaboration doit profiter au continent. Il est curieux par exemple qu’aucune université congolaise n’a de TT reconnu par rapport Global Go To Think Tank Index. Ceci peut suggérer que nos universités congolaises ne font pas ce qu’elles sont censées faire. On ne peut pas continuer à consommer les connaissances produites en Occident. La vraie indépendance telle que pensée par Lumumba, Mulele, Kimbangu, Krumah, etc consiste aussi à s’émanciper sur le plan de la production des connaissances dans l’économie du savoir. Telle doit être notre quête quotidienne, notre vraie lutte.
Leçon écrite à Goma (Nord-Kivu) en Mars 2016, mise à jour en Juin 2017 et Août 2018.

 

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