Qui donnera 100 mètres aux politiciens congolais?

Qui donnera 100 mètres aux politiciens congolais? 

Dans l’arrêté de remise en liberté de Diomi Ndongala, un detail m’a intéressé. Diomi doit respecter un perimetre de 500 mètres de toute ecole des filles pendant les heures de cours. Alors que cela semble raisonnable et même justifié une seule question m’est revenue à l’esprit. Pourquoi aucun politicien n’a jamais été placé à respecter 100 m de toute caisse publique. Même si un chanteur  congolaais interpretait « Voler c’est pas bon », il est temps que l’on mette les politiciens à une distance acceptable des caisses publiques. 
Tambwe Mwamba lui-même serait parmi les conditionnés. On n’a qu’à rentrer dans le rapport de la commission biens mal acquis de la CNS pour retrouver son nom. 
Toujours Tambwe Mwamba est cet homme qui avait fait saigner pendant 10 ans la Sominki, à l’époque 3e société minière du Zaire( après la Gecamines et la MIBA). Tambwe Mwamba est souvent cité dans des dossiers sales. Revenant a
Le franc maçon Kitenge dit Yezu ( dont je ne connais aucune construction à Kinshasa) était de ceux qui menaient une campagne de sape contre la commission des bien mal acquis. Le même Kitenge Yezu dont l’UDPS vantait les mérites récemment. 
Etrangement Lambert Mende était rapporteur de la dite commission. 
Tous ces noms y cités dont Kengo wa Dondo, Mukolo wa Pombo, Tshimbombo Mukuna se sont retrouvés au Sénat pendant 12 ans. Au même Sénat où aujourd’hui les futurs sénateurs veulent entrer par la petite porte, après avoir pillé les caisses publiques. Ils vont au Sénat pour maximiser les recettes de l’Etat Congolais. Non. Ils y vont parce que le parlement est l’autorité budgétaire d’un pays.  
Toutes les lois de reddition de compte des exercices budgetaites sont votées après transfers d’espèces sonantes et trebuchantes. 
Une question qui devrait choquer: à quand remonte le dernier procès d’un officiel (ministre, pdg) ayant detourné ou volé dans les caisses de l’Etat?  La logique congolaise est devenue étrange depuis une certaine époque. Les congolais disent facilement : » Il a volé mais il a investi au pays »! Pareille personne devrait aussi recevoir distance de 100 m à respecter. 
Quand les honorables ou excellences se donnent des avantages non comparatifs, ils prouvent qu’il faut les mettre au delà de 100 m de toute de caisse publique. En France ils ont trouvé un moyen de les mettre à la bonne distance: plafonner les revenus. Mais dans son livre récent « Le prix de la démocratie »,  Julia Cagé va au delà en parlant du plafonnement de montants qu’ils peuvent percevoir auprès des privés. C’est souvent cet argent, dit Docteur Cagé, qui decide qui va gagner les élections. Evidemment elle se base sur les raisons de la victoire de Macron. 
Au Congo, ils volent. Ils prennent des prêts qu’ils ne remboursent jamais. Le cas du FPI est encore eloquent. On a vu des ministres, députés être dans le collimateur du FPI. Il n’y a eu aucune sanction, aucune liberté conditionnelle mais au contraire une liberté partout définie surtout pour voler. 
A l’heure où nous avons un parlement qui doit contrôler le gouvernement, les détournements continuent. 
Et ce député parlait même du réarmement moral chaque fois qu’ils devraient aller en retraite avant un vote critique au parlement. 
C’est bien de dire voler n’est pas bon. Mais c’est mieux de voir pourquoi beaucoup des gens travaillent sans être payés. 
Les gens continuent à réclamer les arriérés. Jusque 227 mois chez d’autres pendant qu’on clamait haut et fort que le cadre macroéconomique est stable. 
Les projets financés par le tresor public ne produisent pas. Des vrais elephants verts existent. Le cas de Bukanga Lonzo me revient à l’esprit. 
En RDC il y a des gens qui sont morts sans que l’Etat  ne régularise leur créance pourtant à la trésorier un « courageux » s’était permis d’affecter le montant à autre chose. 
Malheureusement dans le dossier de Diomi, ce dernier devra aller chez le PGR. Pourtant le bureau du PGR se trouve à moins de 500 m d’un lycée des filles. 
Aussi, le politicien congolais sera toujours près de la caisse publique, prêt à « voler » qui est bien pour lui. Celui qui avait detourné 32 millions de dollars de la SNEL a même fait « voter » toute sa famille pourtant il parlait de l’inanition de la nation. L’inanition de la nation est causée par le vol des deniers publics. 
Aujourd’hui nous sommes connu comme un « pays pauvre très endetté » à cause des dettes odieuses que les politiciens détournaient. 
La fuite des capitaux est toujours favorisée par les mêmes politiciens. Un ami dirait facilement « ils sont nés avant la honte ». Mais si la honte ne suffit plus la guillotine fera le travail. 
Il y a même des partis politiques qui recoivent l’argent des detourneurs mais quand ils s’embrouillent ils finissent par dénoncer les detourneurs. Un de ces partis a vu même ses deputés provinciaux se faire corrompre avec l’argent détourné comme des enfants affamés. 
Même l’ancien conseiller du chef de l’Etat sortant qui devrait suivre traquer les « kulunas en cravate », n’arrivait pas à payer son impôt sur le revenu. On dirait nous sommes dans un pays de « Ali Baba et les 80 millions  des voleurs ». Les cleptomanes nous "dirigent". 
Les enfants des detourneurs disent à haute voix que leurs parents avaient servi le pays.  

Ainsi qui donnera à qui les 100 mètres à respecter? 

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